Musée Tancrède Hauteville La GuichardMusée Tancrède Hauteville La Guichard
©Musée Tancrède Hauteville La Guichard
Qui étaient ils ?

Rois de Sicile

On vous dévoile l'histoire !

Les rois de Sicile : notre enquête pour tout savoir de leur histoire !

Les rois de Sicile sont des Normands, demeurés célèbres dans l’histoire de l’Europe méditerranéenne, pour avoir été le seuls, après de longues guerres, à pouvoir réaliser l’entente entre des peuples différents sur une même terre, au 12ème siècle dans le sud de l’Italie et en Sicile. Durant leurs règnes successifs, les byzantins orthodoxes, mais surtout les arabes musulmans et les chrétiens catholiques ont vécu côte à côte, réalisant ainsi une société originale, issue du mélange des cultures et des échanges, le tout dans la tolérance de l’autre.

Tout démarre en Normandie, au sud du Cotentin, dans la région de Saint-Sauveur-Lendelin, dans un petit village nommé aujourd’hui, Hauteville-la-Guichard. Là, vit un petit noble sans fortune ni influence conséquentes, Tancrède de Hauteville, qui est né vers la fin du Xème siècle.

Bon guerrier doté d’une force extraordinaire, Tancrède s’illustre notamment en tuant d’un seul coup d’épée enfoncée dans le front jusqu’à la garde, un gros sanglier qui avait chargé le duc Richard 1er de Normandie, lors d’une partie de chasse, non loin de ses terres. Pour le récompenser, le duc lui donne alors l’une de ses nombreuses filles et la direction de la garde ducale.

Voici ce que dit Aimé de Montcassin (qui écrit en Italie vers 1070) de Tancrède : «…Tancrède, seigneur de Hauteville au pays de Contentin en Normandie, vivait sous le duc Richard, qui l’eut en grande estime pour sa valeur à la cour et aux armées duquel il servait avec dix chevaliers de ses vassaux. Il était de l’ordre de ceux qu’on nomme barons, qui avaient droit de porter bannière en guerre et d’avoir cri de guerre… ».

Tancrède est successivement marié à 2 femmes, Murielle et Frédésende de Normandie. De ses deux épouses, Tancrède a une quinzaine d’enfants dont au moins douze fils. Ne pouvant pas fournir à ses enfants des terres ou fiefs suffisants, la quasi-totalité de ses fils, mis à part celui qui hérite du domaine de Hauteville, partent à partir des années 1030 s’illustrer en Méditerranée, à la recherche de gloire, de fortune et de terres : ces guerriers ambitieux maîtrisent remarquablement la charge de cavalerie, pratique militaire alors inconnue en Italie du sud. Ce sont eux qui jettent les bases du futur royaume de Sicile (1130–1816).

L’histoire raconte que c’est à la suite d’une visite d’un compatriote normand qui fît le récit de ses aventures lors d’un pèlerinage dans le sud de l’Italie, que les Normands décidèrent de partir à la conquête. On raconte que ce pèlerin aurait, avec 40 hommes, débarrassé la ville de Salerne de Sarrasins en 1016. Les habitants les auraient alors couverts de cadeaux pour leur montrer leur gratitude.

Située au cœur de la Méditerranée, la Sicile et l’Italie du sud ont été convoitées et colonisées depuis la plus lointaine Antiquité. Phéniciens, Grecs, Carthaginois, Romains, Byzantins et Arabes s’y sont succédé. L’implantation des Normands au XIème siècle est extraordinairement rapide. À peine soixante années leur sont nécessaires pour se constituer un vaste empire qui s’étend du sud de l’Italie à la Tunisie, de la Dalmatie aux îles Ioniennes. Bons chefs militaires, les Normands savent tirer profit des divisions qui opposent alors les Byzantins, le Pape mais aussi les émirs de Sicile. Face à une population majoritairement musulmane mais qui compte aussi de nombreux juifs et chrétiens orthodoxes, les Normands jouent en quelque sorte le rôle d’arbitre et mettent en place un système politique original mêlant des apports divers.

D’abord mercenaires, les Normands combattent contre les Byzantins, contre les Musulmans, contre puis pour le Pape. Ce faisant, ils imposent peu à peu leur domination dans le sud de l’Italie. Parmi eux : Guillaume, Drogon qui arrive en Italie du Sud vers 1035 avec son frère Guillaume, puis Onfroi, qui arrive en Italie du Sud vers 1044. Vient ensuite Robert, un géant bientôt nommé « Guiscard », surnom normand donné lors de sa vie de pillard en Calabre. Quant à Roger, surnommé « Bosso », le cadet des fils de Tancrède, il arrive en Italie du Sud vers 1057.

Robert «  Guiscard » de Hauteville s’empare du duché de Naples en 1049 tandis que son frère Roger enlève la Sicile aux arabes entre 1061 et 1091. Fait comte de Sicile, ce dernier administre un vaste empire maritime depuis Palerme. Son fils Roger II lui succède en 1101, il prend quelques années plus tard le contrôle des comtés et principautés normandes de l’Italie méridionale (Apulie, Calabre, Capoue, Bénévent), il les unifie et reçoit en 1130 du pape le titre de roi de Sicile, de Pouilles, de Lombardie et d’Afrique. Ce terme représente la moitié sud de l’Italie et les îles siciliennes. Roger II devient alors le premier roi de Sicile. Sous son règne, l’île connaît une période de grande prospérité économique et culturelle.

La dynastie normande dure près d’un siècle et demi. Guillaume II de Sicile, dit « Guillaume le Bon », est le dernier des rois normands de Sicile. Il règne d’abord sous la régence de sa mère Marguerite de Navarre de 1166 à 1171, puis seul jusqu’en 1189. Il doit son qualificatif à sa politique de tolérance et de justice envers les villes et les barons normands de l’Italie méridionale qui se démarque de celle de son père Guillaume 1er dit « le Mauvais » (1120 env.-1166). Cependant, il poursuit la politique de son père dans ses relations amicales avec le pape et l’empereur byzantin du moins jusqu’en 1172, époque où les relations se dégradent. En juin 1185, Guillaume part en campagne contre les Byzantins. Ses troupes traversent la Macédoine et prennent Thessalonique mais sont arrêtées et défaites non loin de Constantinople. Guillaume II, dernier roi normand de Sicile, s’éteint en 1189 pendant les préparatifs de la troisième croisade.

Guillaume II mourant sans enfant légitime, les prétendants au trône sont Tancrède de Lecce, bâtard du duc Roger III d’Apulie (un des fils du roi Roger II), Roger d’Andria, noble normand prétendant descendre des Hauteville, et l’empereur Henri VI Hohenstaufen par le biais de son mariage. C’est ce dernier qui triomphe en 1194 et monte sur le trône sicilien, mettant un terme à la période normande du royaume.

Le Musée Tancrède de Hauteville-la-Guichard vous propose de découvrir l’histoire de la famille Tancrède et des rois Normands en Sicile.

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